Les forêts alluviales

Les forêts alluviales sont présentes sur des sols alluviaux, dans les zones inondables des cours d’eau de toutes dimensions (des grands fleuves aux petits ruisseaux de source). Elles subissent l’influence des nappes phréatiques et sont périodiquement inondées par les crues. Elles se caractérisent toutefois par des sols relativement bien aérés et drainés en période de végétation, même s’ils restent toujours très bien alimentés en eau. Ce sont des milieux de grande fertilité et riches en éléments nutritifs (eutrophes) provenant des dépôts d’alluvions issus des crues.
Ces milieux sont naturels et se maintiennent par eux-mêmes, en libre évolution sans intervention humaine. Une gestion ponctuelle peut cependant être mise en place afin de contrôler la présence d’éventuelles espèces exotiques envahissantes telles que la Balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera) ou la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum).

Dans la zone du projet LIFE ArdennEislek, les forêts alluviales se développent essentiellement dans les fonds de vallées, le long des différents cours d'eau des bassins comme l'Amblève, l'Ourthe ou la Wiltz.
L’objectif du projet est de restaurer 40 hectares : 30 hectares au Grand-Duché du Luxembourg et 10 hectares en Région wallonne.

L’Aulne glutineux (Alnus glutinosa), le Frêne commun (Fraxinus excelsior) et diverses espèces de Saules (Salix spp.), en mélange ou non, sont les essences qui dominent la plupart des forêts alluviales. En fonction des variantes, elles peuvent être accompagnées par d’autres essences, comme l’Érable sycomore (Acer pseudoplatanus), le Chêne pédonculé (Quercus robur) ou, essence très rare, l’Orme lisse (Ulmus laevis), avec un sous-bois constitué de Cerisier à grappes (Prunus padus), de Noisetier (Corylus avellana), de Sureau noir (Sambucus nigra) ou de Groseillier rouge (Ribes rubrum).

De nombreuses espèces herbacées se rencontrent dans le sous-bois. Elles varient en fonction du type de forêt alluviale. Ainsi, les espèces caractérisant les forêts des ruisseaux sourceux sont la Cardamine amère (Cardamine amara), la Dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium), la Grande prêle (Equisetum telmateia) et diverses espèces de laîches (Laîche pendante (Carex pendula), Laîche espacée (Carex remota)...). Dans les forêts longeant les rivières rapides, on retrouve la Balsamine des bois (Impatiens noli-tangere), la Dorine à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium), la Fétuque géante (Festuca gigantea), l’Aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum) ou la Stellaire des bois (Stellaria nemorum). Les forêts alluviales des cours d’eau lents et des grands fleuves présentent peu d’espèces vraiment typiques. On pourrait citer la Podagraire (Aegopodium podagraria), la Gagée jaune (Gagea lutea) ou la Lathrée écailleuse (Lathraea squamaria), mais ces deux dernières espèces sont relativement rares.